Être français, arriver au Brésil, construire en six ans une entreprise à succès, un réseau qualitatif, rénover totalement un appartement et se marier après 16 ans de vie commune ! C’est le parcours accompli par Olivier Mourier ces dernières années. Comment ce chef d’entreprise a-t-il fait pour s’intégrer aussi bien et rapidement dans ce vaste pays ?

« J’ai eu un véritable coup de cœur pour le Brésil lors d’un voyage de 2 mois réalisé en 2014. Et j’ai ressenti l’envie de faire de Rio ma maison », explique Olivier. Neuf mois plus tard c’était chose faite : il était dans l’avion avec son compagnon, pour un aller simple Paris – Rio. ‍ Sans projet défini mais avec une volonté forte de développer une nouvelle vie ici et une activité professionnelle.

« Je me suis construit en Ardèche, j’ai étudié à l’Institut d’Études Politiques de Lyon puis j’ai intégré un MBA à l’ESSEC. »  Ensuite Olivier a travaillé dix ans dans le secteur bancaire, en France et en Suisse, sur des thématiques de stratégie et de transformation digitale. « Lors de mon arrivée au Brésil, j’ai très rapidement pris des cours de portugais et rencontré un maximum de Brésiliens. »

Après avoir tenté une première entreprise dans l’univers du yoga, c’est finalement avec la création de MOX Digital que son associé et lui-même ont réussi et appris à se développer dans leur pays d’accueil.  MOX Digital est une entreprise qui organise les conférences « .Futuro » (prononcer ponto futuro) dédiées à l’impact de la technologie sur les sociétés et les individus. « Toutes ces actions mises en place ont permis de m’intégrer complètement. A ce moment-là, il me restait à maîtriser un nouveau métier et à développer un réseau de relations », avoue le chef d’entreprise.

Au sein de MOX Digital, son associé s’occupe de la curation des conférences et Olivier de la production des événements et de la communication.  « Jusque-là, je n’avais jamais travaillé sur des sujets aussi techniques. J’ai pris ce nouveau métier à bras le corps et avec détermination. J’ai appris, je me suis adapté et je suis devenu producteur d’évènements. Gérer un budget et les détails d’une production sont devenus mon nouveau quotidien. Quelle fierté le jour où nous avons réussi à organiser notre première conférence avec près de 40 intervenants durant 2 jours ! » La première édition de la conférence en 2017 a attiré près de 400 participants. L’essai était transformé et eux motivés à maintenir le niveau.

« À nos débuts nous manquions de contacts sur place. Il nous a fallu du temps pour créer des relations de confiance. J’ai bu beaucoup de cafés et assisté à beaucoup d’événements » s’amuse Olivier. « Aujourd’hui mon carnet d’adresses est significatif et les gens viennent nous chercher. » Néanmoins l‘entrepreneur nous rappelle qu’un réseau ça s’entretient et qu’il est préférable de ne jamais cesser de le développer pour toujours créer de nouveaux liens. « Je suis membre de la FrenchTech de São Paulo, de la Chambre de Commerce France-Brésil de Rio ou encore de Rio Pro. Les conférences « .Futuro | Rio » que j’organise ou nos interventions à la Rio Innovation Week nous permettent de maintenir et développer des liens de confiance. »

« Donner, c’est recevoir »

Le réseau et les relations sont importants en France, mais d’une importance cruciale au Brésil. Les limites entre vie privée et vie professionnelle sont beaucoup plus floues qu’en France. « Au Brésil mes partenaires et mes clients deviennent des amis, les soirées entre amis deviennent des lieux de networking. Ma stratégie dès le début : donner un maximum, aider un maximum, a fini par porter ses fruits. Nous avons aussi veillé à nourrir des relations très diverses et pas uniquement liées au monde des nouvelles technologies. »

Pour conclure cet entretien, auriez vous trois conseils à donner à nos lecteurs pour une bonne intégration au Brésil ? « Oui : D’abord prendre son temps pour comprendre comment fonctionne le pays. Aussi très vite apprendre le portugais pour s’intégrer dans les meilleures conditions possibles. Enfin, rencontrer le maximum de personnes avec des horizons les plus variés. »

 

Propos recueillis par Eva Strandberg. – Ecrit par Vanessa Pol